Robert Barro : biographie et théories

Robert Barro est l’un des économistes contemporains les plus influents. Cet Américain fait partie des fondateurs du courant très libéral de la nouvelle macroéconomie classique. Il est régulièrement cité parmi les économistes nobélisables pour ses travaux sur les déterminants de la croissance économique.


Biographie

Robert Barro est un économiste américain né à New York en 1944. Ce macroéconomiste de réputation mondiale est professeur d'économie à l'université Harvard depuis 1987.

Il a étudié la physique au California Institute of Technology avant de s’orienter vers l'économie à l'université Harvard. Il a obtenu sa thèse d’économie en 1970.

D'abord influencé par la théorie keynésienne, il s’est ensuite tourné vers l'école de Chicago de Milton Friedman et George Stigler. Il se rapproche des monétaristes, puis des thèses de la nouvelle macroéconomie classique énoncées principalement par Robert Lucas (lauréat du prix Nobel d'économie en 1995).

Ses articles dans le Wall Street Journal, Newsweek et BusinessWeek ont assuré sa notoriété. Il appartient depuis 1980 à la prestigieuse Société d'économétrie et collabore au National Bureau of Economic Research. C’est pourquoi il est régulièrement cité parmi les économistes "nobélisables".

Théories

Robert Barro est un économiste libéral, pour qui la fonction essentielle de l’État consiste "à définir et à protéger les droits de propriété".

Ce membre fondateur de la nouvelle macroéconomie classique est connu pour ses travaux sur l'équivalence ricardienne et sur les déterminants de la croissance économique.

En 1974, dans l’article "Are Government Bonds Net Wealth ?" ("Les fonds d'Etat sont-ils facteurs de prospérité ?"), il montre que, sous certaines conditions, les deux grands modes de financement modernes des dépenses publiques, à savoir la dette et l'impôt, sont strictement équivalents.

Il approfondit le concept de l'équivalence ricardienne initiée par l'économiste britannique David Ricardo. On parle aussi d’effet Ricardo-Barro. Cette approche nie l'efficacité des politiques de relance par baisse des impôts ou augmentation des dépenses.

L’inefficacité des politiques budgétaires s’explique par les anticipations rationnelles des agents économiques, qui ajustent leur épargne en fonction de l’impôt présent ou futur. Barro a introduit l'idée de transfert intergénérationnel, selon laquelle les agents pensent aussi au bien-être de leur descendance. Ils adoptent donc un comportement de précaution afin de compenser une hausse certaine des prélèvements futurs, pour eux-mêmes et pour leurs descendants.

Depuis les années 1990, ses travaux portent sur les déterminants de la croissance économique. Il soutient qu'"il n'existe aucune solution miracle pour favoriser la croissance économique" mais énonce certains facteurs favorables.

Ces facteurs sont notamment : la garantie des droits de propriété et de la règle de droit, un commerce libre sur le marché domestique et avec le reste du monde. En se fondant sur des études statistiques, il constate que les investissements dans certaines infrastructures publiques (transports et communications) et dans l'éducation et la santé permettent d'améliorer l'efficacité des facteurs et d'entretenir la croissance

Il a aussi développé avec Xavier Sala-i-Martin l'idée de convergence à terme des différentes régions d'un pays vers le même niveau de vie.
Dans les années 2000, il a étudié avec son épouse, Rachel McCleary, l'impact de la religion sur la croissance économique.

Publications

Voici les principales publications de Robert Barro :
• Macroeconomics, 1984
• Black Monday and the Future of Financial Markets, 1988
• Getting it Right: Market and choices in a free Society, Cambridge, MIT Press, 1996
• Determinants of Economic Growth: A Cross-Country Empirical Study, Cambridge, MIT Press, 1998 (réédition) (en français : Les facteurs de la croissance économique, Paris, Economica, 2000)
• avec Alberto Alesina, Currency Unions, Palo Alto, Hoover Institution Press, 2001,
• Nothing Is Sacred: Economic Ideas for the New Millennium, Cambridge, MIT Press, 2002 (en français : Rien n'est Sacré ! : Des idées en économie pour le nouveau millénaire, Paris, Economica, 2004)
• avec Xavier Sala-i-Martin, Economic Growth, Cambridge, MIT Press, 2003 (2e édition)

Il est aussi l’auteur de nombreux articles :
• "Are Government Bonds Net Wealth?", Journal of Political Economy, University of Chicago Press, vol. 82(6), pages 1095-1117, Nov.-Dec. 1974
• "Government sending, interest rates, prices and budget deficit in U K, 1701-1918 ", journal of monetary econmics, 1987.
• "Notes on Growth Accounting", 1998
• "Notes on Optimal Debt Management", 1999
• "Inequality and Growth in a Panel of Countries", 1999
• "Ramsey Meets Laibson in the Neoclassical Growth Model", 1999
• "Data on Educational Attainment Updates and Implications", avec Lee, Jong-Wha, 2000
• "Religion and Political Economy in an International Panel" avec McCleary Rachel M., 2002
• "Optimal Currency Areas", avec Alesina et Tenreyro, 2002
• "MF Programs: Who Is Chosen and What Are the Effects?" avec Lee, Jong-Wha, 2003
• "Religion and Economic Growth" avec McCleary Rachel M., 2003
• "International Determinants of Religiosity" avec McCleary Rachel M., 2003
• "Which Countries Have State Religions ?" avec McCleary, Rachel M., 2005
• "Rare Events and the Equity Premium", 2005
• "On the Welfare Costs of Consumption Uncertainty", 2007

Articles