Pourquoi la baisse des prix n'est pas une bonne nouvelle ?

Selon l'Insee, en janvier 2015, les prix à la consommation ont baissé de 0,4% en France par rapport à l'année précédente. Or, cette baisse des prix n'est pas forcément une bonne nouvelle pour l'économie française et fait craindre une déflation. On vous explique pourquoi.


Cette baisse ne relance pas la consommation

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, une baisse des prix ne permet pas de relancer la consommation.

Paradoxalement, dans cette situation, les consommateurs ont tendance à différer leurs achats, en espérant bénéficier de prix encore moins chers plus tard.

Elle fragilise les entreprises

Avec la chute de la demande, les entreprises subissent de lourdes pertes.

Elles se retrouvent avec un excès de production qui encourage une nouvelle baisse des prix et alimente la spirale de la déflation.

Les marges des entreprises, et donc leur rentabilité, diminuent. Ainsi, la déflation ne désigne pas seulement une baisse générale du niveau des prix, mais aussi une réduction de la production et des revenus.

Les emplois sont menacés

Comme le chiffre d'affaires des entreprises baisse, elles tentent de faire des économies et de limiter leurs dépenses.

Elles investissent moins et peuvent envisager des diminutions de salaires, voire des licenciements.

C'est ainsi que la baisse des prix affecte à la fois la production et l'emploi. La hausse du chômage entraîne logiquement une restriction supplémentaire de la consommation.

Les emprunts s'alourdissent

La déflation a aussi des conséquences néfastes pour toutes les personnes qui ont contracté un crédit, par exemple un crédit immobilier.

Alors que la valeur du bien acquis baisse, la valeur nominale de l'emprunt ne varie pas.

En d'autres termes, la valeur du patrimoine immobilier chute tandis que l'effort pour supporter la dette s'accroît.

L'Etat réduit ses budgets

De la même manière que les entreprises et les particuliers, l'Etat est endetté et doit rembourser ses créanciers.

En cas de déflation, ses recettes baissent et la part de son budget destinée au remboursement de la dette publique augmente.

Conséquence : l'Etat dispose de moyens plus restreints pour financer par exemple des mesures sociales.

A noter : c'est pour éviter ce cercle vicieux de la déflation que la BCE souhaite inverser la tendance et relancer la consommation dans la zone euro ; son objectif est de retrouver une inflation raisonnable aux alentours de 2%.

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