Economie Japonaise : 2013, l'heure nippone à pile ou face

Parmi les grands états, le Japon est le plus endetté en volume de PIB. Le montant de la dette publique atteint environ 230 % du PIB. Le retour de la droite libérale, après trois années historiques d’un règne « écourté » du centre-gauche, indique la mise en œuvre d’un plan de redressement économique vers une tentative de stabilisation de la dette publique. Ces changements annoncent également l’émergence d’une vague nationaliste, proche du radicalisme.


En 2013, les Japonais sillonnent entre flottement, désenchantement et renaissance

L’élection de Yoshihko Noda en 2009, leader du Parti Démocrate Japonais (gauche), après 50 ans de libéralisme est un échec. Les japonais s’attendaient à plus de largesse sociale mais le Premier ministre fut plongé dans l’incapacité financière d’honorer ses promesses.

Une déception justifiée par les répercussions de la crise et la destruction de Fukushima engendrant « une mini phase d’extinction progressive due à la reconstruction du site ». C’est sans compter sur des relations diplomatiques sous haute tension avec la Chine, son principal partenaire économique.
Pas d’augmentation des allocations, ni neutralisation de la bureaucratie, comme suggéré dans le programme de l’ancien Premier ministre Yoshihko Noda. Une impopularité due à la décision de l’ancien gouvernement de multiplier la taxe sur la consommation par deux d’ici 2015. Une mesure qui dirigera le PDJ vers la sortie en décembre 2012, par lassitude des électeurs et élections anticipées.
Une telle hausse de la fiscalité des ménages, aussi exceptionnelle qu’impopulaire dans la tradition nipponne, devrait toutefois stabiliser le déficit budgétaire à 8.2% du PIB, en 2013

Un nationalisme nippon acerbe et radical

Après sa première élection en 2006, Shinzo Abe doit cette seconde victoire à une coalition avec Shintaro Ishihara, leader du parti d’extrême droite pour la restauration du Japon (PRJ).

Les citoyens attendent maintenant une reprise de l’économie : « Un contexte de stagnation déflationniste devrait être retrouvé comme avant les années Fukushima », avec une prévision de croissance de 1.2% du PIB.

Les objectifs consistent à stimuler l’augmentation des salaires, de même qu’un renforcement impératif des mesures sanitaires et sociales, en vue des répercussions futures d’une évolution démographique.

Vers une relance de l’économie nucléaire

Si 70% de la population japonaise, opposée à l’atome, s’accorde sur une sortie du nucléaire d’ici 2040, Shinzo Abe est élu malgré sa volonté de relance des 48 centrales.

« Une nécessité », d’après les entrepreneurs japonais. « Le ministre de l’Industrie, Toshimitsu Motegi, a déclaré le 27 décembre 2012 que le gouvernement allait relancer les réacteurs atomiques "jugés sûrs », indiquait le site d’informations 20 minutes.fr, le 30 décembre 2012.

La volonté du gouvernement ? Installer de nouveaux réacteurs, en complément de la relance des anciens, pour consolider l’économie du pays en réponse à la crise mondiale.

D’après les observateurs, Shinzo Abe ne devrait prendre aucune mesure concernant la relance de l’énergie nucléaire, avant les élections sénatoriales programmées en juillet prochain. Ce dernier redoute de perdre des voix. Il évite également de se retrouver face à de nouvelles manifestations antinucléaires, avant la date butoir des sénatoriales.

Une modification constitutionnelle sans précédent

Shinzo Abe entend modifier, voir supprimer l’article 9 de la Constitution interdisant l’entrée en guerre de la nation depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. « Une mesure ultra conservatrice partagée par Shintaro Ishihara, à l’origine de l’offensive nationaliste lancée contre la Chine aux îles Senkaku », indique la journaliste Anne-Diandra Louarn sur le site internet de France 24.
« Nous devons prêter une grande attention aux activités de la Chine, qui se sont récemment intensifiées autour du Japon », a confirmé le gouvernement japonais, mardi 29 janvier.
Ce même jour, le Premier ministre a décidé de mettre en place une force navale spéciale, comprenant douze navires et 600 hommes pour surveiller la région maritime sensible, où l’exploitation des ressources naturelles est à la base du conflit sino-japonais.
«  Tokyo confirmait une hausse du budget militaire de 0,8%, une première en onze ans ! », confirmait, hier, une source RFI.

Au Japon, 2013 sera donc l’année de tous les constats …

Shinzo Abe se dit prêt à participer à un sommet économique avec Pékin, sur l’impulsion du dirigeant chinois Xi Jinping.
Même si le Premier ministre japonais entend affirmer son autorité face à son voisin et principal client, il garde à l’esprit que l'économie du pays traverse toujours une crise économique, plutôt violente.
Malgré un attachement certain de la population à ses îles, le peuple japonais attend de constater le redressement financier promis par le nouveau gouvernement.
La relance économique devrait obligatoirement passer par la Chine.

En savoir + sur la spécificité de l’économie Japonaise

L’archipel du Japon est un état à forte dépendance énergétique étant donné son isolement géographique. Cependant, le pays compte parmi les économies les plus importantes au monde en occupant la troisième place du palmarès international.
Avec un PIB évalué à $5000 milliards, l’économie japonaise connait toutefois une récession, depuis le dramatique accident de Fukushima (-5% en termes de récession annuelle). L’inflation reste maitrisée avec hausse des prix n’excédant pas +0.4%.
Le secteur tertiaire représente 75.5% de l’activité économique du pays. Le chômage est résiduel puisqu’il n’atteint que 4 % de la population active.

Une balance commerciale excédentaire

Les exports sont estimés à $520 milliards et les imports à $480 milliards. La balance commerciale est donc légèrement bénéficiaire.
Les secteurs de prédilection de l’industrie japonaise concernent l’automobile, la robotique et l’électronique.
Si le pétrole et les biens alimentaires représentent l’essentiel des imports de l’archipel, les échanges commerciaux restent toutefois localisés dans une certaine proximité géographique : USA, Chine, Emirats, Arabie Saoudite, Australie.

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