2013 : l'année des milliardaires

Si l’austérité et la cure de rigueur se propagent à la vitesse de la lumière, la crise n’affecte cependant pas tous les secteurs, ni tous les portefeuilles. L’argent circule de part et d’autre de la planète. Par conséquent, les grandes fortunes progressent aussi. Le traditionnel palmarès annuel des hommes les plus riches du globe, publié le lundi 4 mars avec trois semaines d’avance par le magazine Forbes, confirme le paradoxe. Le monde n’a jamais compté autant de milliardaires qu’en 2013.


Combien sont-ils ?

Immobilier, énergie, technologie, finance, religion, agroalimentaire, textile … Créateurs géniaux ou succès marginaux, désormais, 1426 ultra-riches (dont 138 femmes) se partagent le monde (soit 200 noms de plus qu’en 2012). Leur fortune totale cumulée est estimée à 5400 milliards de dollars (contre 4600 milliards en 2012).

Une progression détonante constatée par le magazine Forbes, confirmé par le journal Le Monde. Il y a 27 ans, le classement n’enregistrait que 140 milliardaires pour une fortune cumulée de 295 milliards de dollars.
Ni la violente crise politique et budgétaire traversée par l’Etat américain ni la menace potentielle d’une fermeture de différents secteurs de la fonction publique n’empêchent les USA de figurer en tête de liste du classement des portefeuilles les plus fournis, avec 442 milliardaires répertoriés en 2013. Trois milliardaires américains figurent également au top 5 du classement devant la Chine (122 milliardaires), la Russie (110 milliardaires), et l’Allemagne (58 milliardaires).

Ainsi, la répartition géographique des grands portefeuilles révèle les USA en tête, talonnés par les régions Asie-Pacifique (386 milliardaires). L’Europe n’arrive toutefois qu’en troisième position des continents financièrement les plus puissants, avec 366 milliardaires regroupés au cœur de la zone euro.

En Europe, les fondateurs ou dirigeants de SAP figurent parmi les mieux placés. Xavier Niel, patron d’Iliad/Free, occupe la 179e position avec une fortune de 6,6 milliards de dollars. Quatre pays font leur entrée pour la première fois dans le classement, l’Angola, le Népal, le Swaziland et le Vietnam tous désormais riches d’un milliardaire.

Qui sont-ils ?

N°1 : Carlos Slim (Mexique) ou L’homme qui valait: 73 milliards de dollars.
Progression annuelle (2012-2013) : + 4 milliards
Réseau d’influence : Téléphonie, Télécommunications (Amérique Latine)
Signe particulier : Pour la 4ème année consécutive, le roi du monde ou du moins, le plus riche, c’est lui

N°2: Bill Gates (USA) ou L’homme qui valait: 67 milliards de dollars
Progression annuelle (2012-2013) : + 6 milliards
Réseau d’influence : Informatique, électronique. Co-fondateur du royaume Microsoft (entre autres)
Signe particulier : Geek philanthrope

N°3: Armancio Ortega (Espagne) ou L’homme qui valait:57 milliards de dollars
Progression annuelle (2012-2013) : + 19.5 milliards de dollars
Réseau d’influence : Mode, textile, prêt-à-porter. Groupe Inditex (marques Zara et Massimo Dutti)
Signe particulier : A détrôné l’américain Warren Buffet de sa place de Maître.

N°4: Warren Buffet (USA) ou L’homme qui valait: 53,5 milliards de dollars
Progression annuelle (2012-2013) : + 9.5 milliards de dollars
Réseau d’influence : Berkshire Hathaway
Signes particuliers : Après avoir régné en maitre pendant plus de douze ans sur le classement, le philanthrope américain dégringole cette année jusqu’à présenter de plates excuses à ses actionnaires concernant les « performances décevantes » de sa compagnie.

 N°5: Larry Ellison (USA) ou L’homme qui valait: 43 milliards de dollars
Progression annuelle (2012-2013) : + 7 milliards de dollars
Réseau d’influence : Groupe Oracle, gestion de bases de données
Signe particulier : En 2012, rachète 98% d’une île hawaïenne et la compagnie qui la dessert

Les outsiders

Parmi les membres de l’élite mondiale, 29 personnalités ont moins de 40 ans. Ces nouveaux outsiders du système ont « tout » : l’argent, la jeunesse, la puissance, et la gloire. La preuve en chiffres avec une fortune totale cumulée s’élevant à 119 milliards de dollars.

Parmi ces jeunes loups, 10 fortunes sont issues du secteur technologique incluant 4 membres fondateurs du réseau social Facebook. 11 d’entre-eux possèdent la nationalité américaine, les autres sont originaires des pays limitrophes. De plus, cinq outsiders font leur entrée dans le classement.

Agé de 28 ans, Dustin Moskovitz occupe la première place avec une fortune évaluée à 3,8 milliards de dollars. Dustin Moskovitz était l’un des membres co-fondateurs de Facebook avec Mark Zuckenberg (en chute de la 35 à la 66e place avec une perte de 4,2 milliards depuis 2012).

Et la France dans tout ça ?

La France recense 24 milliardaires mais il faut attendre les 9e et 10e places du classement mondial pour croiser les noms de nos plus grandes fortunes.
Sans surprise, Liliane Bettencourt apparait à la 9ème place du classement mondial. Elle conserve donc son statut de femme la plus riche de France décrochant, par ailleurs, le titre de femme la plus riche au monde avec une rentrée annuelle évaluée à 30 milliards de dollars.
En progression de + 30% depuis l’année 2012, les revenus de Madame l’Oréal la propulsent de la 15e à la 9e place devançant l'Américaine Christy Walton, héritière de la chaîne d'hypermarchés Walmart, désignée jusqu’alors personnalité féminine la plus riche de la planète (11ème place pour 28,2 milliards de dollars de revenus annuels).

En France, Liliane Bettencourt est talonnée par Bernard Arnault, propriétaire du groupe LVMH. L’homme d’affaire chute de la 4ème à la 10ème place du classement mondial, malgré des revenus annuels estimés à 29 milliards. Il conserve néanmoins la seconde place des personnalités françaises les plus fortunées. Un tel ralentissement financier proviendrait, selon l’analyse du magazine Forbes, d’un type d’actionnariat complexe lié à ses sociétés.

Plus d'informations : http://www.forbes.com/billionaires/

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