Les étrennes : guide pratique

Pendant la période des fêtes, la tradition veut que l’on donne des étrennes à certains professionnels qui nous ont rendu service au cours de l’année : pompiers, facteur, concierge ou encore éboueurs. Voici un petit guide pratique pour tout savoir sur cette tradition.


D'où vient cette tradition ?

La tradition des étrennes au passage de la nouvelle année remonte à l’époque romaine. A l’origine, les Romains offraient des figues, des dattes et du miel à leurs amis et à leurs proches. Par la suite, ils offraient à leurs proches, mais également à l'empereur, des cadeaux plus importants, comme des objets de valeur ou des pièces de monnaie.

Le mot "étrennes" viendrait du nom de la déesse Strenia ou Strena. Sous les premiers rois de Rome, au VIIIe siècle avant JC, cette déesse était associée à un rituel de début d’année : on offrait en effet aux magistrats des rameaux verts provenant d'un bois consacré à cette déesse, en signe de bon augure pour la nouvelle année.

Malgré les tentatives de l’Eglise et de la Révolution française pour abolir cet usage, cette tradition s’est conservée alors même que la date de début d’année a changé à plusieurs reprises. L'année commençait le 1er mars sous les Mérovingiens, à Noël sous Charlemagne et le jour de Pâques sous les Capétiens. C'est le roi Charles IX qui a fixé le début de l’année à la date du 1er janvier en 1564.

A qui donner des étrennes ?

Aujourd’hui, la tradition de donner des étrennes aux petits-enfants, neveux et nièces a pratiquement disparu et a été remplacée par les cadeaux de Noël.

En revanche, certaines corporations continuent de présenter leurs vœux et de recevoir des étrennes. Les particuliers récompensent ainsi certaines professions pour les services qu'elles rendent, principalement les facteurs, concierges et gardiens d'immeuble, pompiers et éboueurs.

Cet usage n’a rien d'obligatoire mais permet d'entretenir de bonnes relations avec les professionnels qui nous apportent un service tout au long de l’année.

A noter : il est vivement conseillé de demander la carte professionnelle des demandeurs d'étrennes que l’on ne connaît pas. On recense en effet chaque année de nombreux cas d'escroquerie (de faux éboueurs notamment).

Combien donner ?

Le montant des étrennes varie en fonction :
- du budget personnel du donateur
- du destinataire
- du service rendu au cours de l’année écoulée.

Les pompiers et le facteur reçoivent généralement entre 5 et 10€, en échange d’un calendrier. Pour les éboueurs, beaucoup de personnes ne donnent rien ou alors une somme symbolique qui dépasse rarement 5€.

Les concierges et gardiens d’immeuble reçoivent généralement entre 30 et 50€, vu les services rendus tout au long de l’année.

Pour une nounou, une femme de ménage ou une garde-malade, les étrennes sous forme d’argent sont moins courantes. Les relations avec ces professions étant plus personnelles, elles prennent souvent la forme d'un petit cadeau.

Faut-il déclarer ce don aux impôts ?

En principe, tout don doit être déclaré aux impôts qu’il s’agisse de donations devant notaire ou de dons manuels, c’est-à-dire d’une simple remise d’un objet ou d’argent.

Les étrennes sont une exception à cette règle car elles font partie des présents d'usage. Un présent d'usage :
- n’a pas d’incidence fiscale
- n’a pas à être déclaré aux impôts
- n’est pas à mentionner et à prendre en compte dans le partage successoral.

Pour entrer dans la catégorie des présents d'usage, un cadeau doit remplir deux conditions :
- être offert à l’occasion d’un événement exceptionnel ou traditionnel (anniversaire, baccalauréat, emménagement, mariage, naissance d’un enfant, étrennes de fin d’année)
- avoir une valeur limitée au regard du revenu et du patrimoine de la personne qui offre.

Pour les professionnels qui reçoivent des étrennes, elles constituent donc une sorte de 13e mois net d'impôt.

Articles