La Pêche : la monnaie locale d'Ile-de-France

En région parisienne, il est désormais possible d'avoir des pêches... dans son portefeuille ! La Pêche est en effet le nom d'une monnaie complémentaire et citoyenne qui s'est fixé pour objectifs de dynamiser l'économie locale et de recréer du lien social.

Une monnaie locale à Paris et dans l'Est parisien

Montreuil, Bagnolet, Pré-Saint-Gervais, Alfortville et Saint-Maur-des-Fossés sont toutes des communes de l'Est parisien.

Mais elles ont un autre point commun : il est possible d'y payer ses courses en pêches.

Je ne vous parle pas là des fruits bien sûr, mais d'une monnaie locale qui est aussi arrivée depuis peu dans la capitale...

En effet, depuis la mi-mai 2018, la Pêche a étendu son territoire à 5 arrondissements de Paris : le 10e, le 11e, le 12e, le 19e et le 20e.

A quoi ressemble-t-elle ?

La Pêche est une monnaie locale dont les coupons-billets ont des allures de billets de Monopoly (voir la photo ci-dessus).

Mais cette devise n'est pas fictive pour autant ! Elle est aussi légale que l'euro et que la soixantaine d'autres monnaies locales qui existent un peu partout en France.

Dans leur zone de diffusion, les pêches permettent de payer les commerçants partenaires du réseau qu'il s'agisse d'un boulanger, d'un supermarché bio ou d'un restaurant...

En ce qui concerne le taux de change, inutile de se casser la tête : une pêche égale un euro.

Une monnaie complémentaire, pour quoi faire ?

La Pêche fait partie des dizaines de monnaies locales existant en France.

Selon les défenseurs de ces monnaies complémentaires, elles constituent un outil puissant pour soutenir l'économie locale.

La principal objectif de ces monnaies est en effet d'éviter la spéculation et de s'ancrer dans l'économie réelle.

En effet, avec les pêches, seuls des échanges de l’économie réelle et locale seront permis. Or, plus une monnaie circule et plus elle crée de la richesse sur son territoire.

Outre son intérêt économique, cette monnaie citoyenne a donc une dimension éthique et engagée, d'autant plus qu'elle permet de soutenir des associations.

A chaque conversion d'euros en pêches,3% du montant est reversé à l'association choisie par l'utilisateur parmi une liste d'associations partenaires.

Ainsi, cette devise locale ne se contente pas de favoriser les échanges sur son territoire selon la logique du circuit court. Elle permet également de soutenir des projets écologiques, sociaux ou culturels.

Quelles sont les limites du système ?

La Pêche est née à Montreuil en 2014. Aujourd'hui, il y a 30.000 pêches en circulation en région parsienne et quelque 900 adhérents à ce réseau.

Mais il en faudrait encore plus pour que la devise montreuilloise prenne son essor.

Il faut en effet que de nombreuses entreprises acceptent les pêches pour que cette monnaie locale puisse être utilisée par les habitants et puisse circuler à grande échelle.

Les utilisateurs se découragent vite s'ils doivent faire des kilomètres pour trouver des commerces acceptant les pêches et y acheter ce dont ils ont besoin...

Pour encourager de plus en plus de gens à utiliser cette monnaie complémentaire, les employés qui travaillent dans les magasins partenaires perçoivent une partie de leur salaire en pêches.

En étendant sa devise citoyenne à certains arrondissements de Paris, l'association dédiée "La Pêche, monnaie locale" (lien ci-dessous) espère aussi augmenter sensiblement le nombre d'entreprises impliquées.

On compte pour l'instant une trentaine de partenaires parisiens acceptant les pêches.

Vous pouvez localiser les entreprises partenaires sur une carte interactive sur la page suivante : http://peche-monnaie-locale.fr/carte-osm_map/

On ne peut que souhaiter voir leur nombre augmenter pour donner la pêche à l'économie locale en Ile-de-France !