Joseph Schumpeter : biographie et théories

L'Autrichien Joseph Schumpeter est l’un des économistes les plus influents du XXe siècle. Professeur à Harvard, il a formé les économistes les plus brillants de l’après-guerre. On lui doit aussi plusieurs ouvrages de référence.

Biographie

Joseph Schumpeter (1883-1950) est un économiste autrichien. En 1901, il entre à la faculté de droit de Vienne et y découvre la sociologie et l’économie.

En 1906, il obtient son doctorat en droit et part pour l'Angleterre, où il se marie. Au bout de quelques mois, le couple se déchire et il quitte l’Angleterre pour s’installer au Caire comme avocat.

Il publie son premier ouvrage d’économie Nature et essence de l’économie théorique en 1908 et obtient un poste à l’université de Czernowitz (Ukraine). Sa carrière universitaire l’amènera à enseigner à l’université de Columbia, à Bonn puis à Harvard à partir de 1927.

A Harvard, il forme les économistes les plus brillants de l’après-guerre, notamment Paul Samuelson et James Tobin. Il est aussi le fondateur de la Société d’économétrie, dont il devient le premier président en 1937. En 1948, il est élu président de l’American Economic Association.

Théories

Ni keynésien, ni néoclassique, Joseph Schumpeter a la réputation d’être un économiste "hérétique" ou "hétérodoxe", qui bouscule la pensée économique établie.

Il s’intéresse surtout à l’évolution du système capitaliste, qui selon lui "n’est jamais stationnaire" et "ne pourra jamais le devenir". Le moteur de ce système est l’innovation et le progrès technique.

Schumpeter distingue 5 formes d’innovation :
• l'innovation de produits
• l'innovation de procédés
• l'innovation de modes de production
• l'innovation de débouchés
• l'innovation de matières premières.

C’est grâce à un "entrepreneur innovateur" que des progrès quantitatifs et qualitatifs sont réalisés. Ces innovations se produisent par "grappes". Innover permet à l’entrepreneur d’obtenir un monopole temporaire sur le marché.

Cet économiste met en évidence l'importance de l'entrepreneur, ainsi que le phénomène de destruction créatrice engendré par l'offre de nouveaux produits sur le marché. La destruction créatrice est "la donnée fondamentale du capitalisme et toute entreprise doit, bon gré mal gré, s’y adapter".

Selon lui, la croissance est un processus permanent de création, de destruction et de restructuration des activités économiques. Il en résulte des fluctuations économiques sous forme de cycles. Joseph Schumpeter reprend une hypothèse de Nicolaï Kondratiev selon laquelle il existe des cycles longs, de l’ordre d’un demi siècle, liés à une grappe d’innovations techniques, comme la machine à vapeur ou l’électricité.

Publications

Voici les principaux ouvrages de Joseph Schumpeter :
• Nature et essence de la théorie économique (Das Wesen und der Hauptinhalt der theoretischen Nationalökonomie), 1908
• Théorie de l'évolution économique (Theorie der wirtschaftlichen Entwicklung), première édition, 1911 ; deuxième édition, 1926
• Les Cycles des affaires (Business Cycles: a Theoretical, Historical and Statistical Analysis of the Capitalist Process), 1939
• Capitalisme, socialisme et démocratie (Capitalism, Socialism, and Democracy), Payot, 1942
• Histoire de l'analyse économique (History of Economic Analysis), publié à titre posthume en 1954
• L'essence de la monnaie , 1970.